dimanche 11 novembre 2012

Le come-back de Tom-Tom et Manue au pays de Sandy-rella !

Après des mois de morfondage en haut de sa tour de béton armé dans le royaume du KaBé et malgré ses vaines tentatives d’évasions reposant sur des plans vaguement pourris et des offres d’emploi douteuses,  princesse Manue ne cessa jamais de croire en son retour prochain vers son pays d’aventures joyeuses zé épiques. Toute occupée qu’elle était à faire des gâteaux tout le jour durant en tissant des rêves accrochés à de minces espoirs et à des projets plus ou moins (voix-off : « moins ! moins ! ») vraisemblables, elle conservait en elle cette ambition profonde. Et puis un jour, à force de mettre du cœur à l’ouvrage, Manager Labonnefée rendit visite à princesse Manue et lui dit :
« Tu as bien fait tout pleins de bons biscuits pour tous les petits enfants d’Europe ma fille, et pour cela tu seras récompensée. Pendant toute une semaine, tu auras le droit de retourner dans cet endroit qui t’a tant manqué… Mais attention, sept jours et pas un de plus ! A l’issue de cette période, une tempête viendra s’abattre sur ces contrées lointaines et tu seras emportée dans les abysses si tu ne fuis pas à temps »
Et c’est à peu près ainsi que Tom-Tom et moi sommes repartis à la conquête de l’Amérique après plus d’un an d’absence, direction : le New-Jersey. Pour les non-initiés à la géographie américaine, le New Jersey est un peu à New York ce que le Val d’Oise est à Paris : c’est pas loin, mais ça n’a rien à voir ! Par exemple, ça agace beaucoup les gens de la grande ville toute proche quand ceux de la région paumée disent que «nan, enfin  j’habite pas tout à fait là mais juste à côté, c’est presque pareil », et les habitants de la sus-nommée mégalopole de répondre « nan trop pas ! ca n’a R.I.E.N. A V.O.I.R. » ! Enfin moi je retiens surtout que c’est juste à côté et perso ça m’arrange…
Petit détail à savoir si vous vous rendez là-bas un jour (pourquoi j’en sais rien mais sait-on jamais) et qui à mon avis fait partie des facteurs qui font du New Jersey l’Etat le plus détesté des Etats-Unis : la conduite ! En gros, pour saisir le concept de « « « « conduite » » » » là-bas, il faut se représenter le système routier de la manière suivante : des routes dans un état d’entretien assez proche des chemins de transhumance du parc national des écrins au mois de janvier qui seraient disposées selon des plans élaborés par un ingénieur des ponts et chaussées sous acide et sur lesquelles circulerait une très dense population de parisiens soudainement et simultanément frappée de cécité... et je suis en dessous de la vérité ! Mais je reviendrai sur cette information plus tard…
Bref, j'embarque Tom-Tom dans mon sac à main et nous voilà partis en Amérique comme dirait ma grand-mère ! « Pourquoi cette grognasse a mis son GPS dans son sac à main ? » vous demanderez-vous. Et bien déjà c’est pas très gentil de me traiter de grognasse, et ensuite non, ça n’a rien à voir avec la consommation de champagne lors du mariage de mon frère la veille de mon départ, ni à un Alzheimer précoce,  ni non plus à un éventuellement attachement extrême malsain à ce qui ne reste tout de même qu'un objet, mais par pure prévoyance ! Connaissant ma chance avec les vols aux Etats-Unis (un rapide calcul estime à 6 jours 5h et 57minutes mon temps perdu dans des aéroports à cause de soucis d’avion aux USA), et vu que je devais conduire toute seule depuis l’aéroport jusqu’à l’hôtel et qu’il y avait environ onze chances sur dix que mes bagages n’arrivent pas, je risquais donc de ne pas avoir accès à mon GPS si je ne le prenais pas sur moi. Et les lois de la statistique étant inébranlables, ça n’a pas manqué !!  La pauvre dame de BA s’est confondu en excuses parce que ma correspondance de douze minutes vingt-trois secondes à Heathrow provoquée par un retard sur mon premier vol (…) n’a pas permis de transférer mes bagages (mais m’a permis d’entretenir ma forme physique au cours d’un petit jogging dominical). Bon, ils m’ont donné 200$ (le fait de voyager en business doit y être pour quelque chose… oui Manager Labonnefée est très généreuse), je m’y attendais, pas de problème ! JE SUIS AU STAILLTES !!!!
Je me dirige donc toute fière au volant de ma voiture (qui n’arrivera jamais à la cheville de ma Chevy dorée chérie) vers l’hôtel tout près de là où je devrais travailler. L’aventure aurait pu s’arrêter là si on laissait de côté l’inaptitude pathologique à la conduite des Newjersiens ! Un soir où nous nous rendions à la Cheesecake Factory, le long d’une route embouteillée, une voiture de police qui devait faire un constat pour un accident (qui sont nombreux donc) gênait une file, le mec devant moi se rabat, et moi qui me noyais dans les yeux bleus de Tom-Tom, évidemment, je lui rentre dedans ! NOOOOOOOOOON !!! le monsieur devant moi sort de la voiture, je me dis que je ne suis tout de même vraiment pas d’humeur à me prendre un coup de poing ce soir, mais il vient juste me dire un truc du genre « I know you bumped into my car, it’s alright, now go back home » (que google traduction traduirait par « je sais tu es rentrés dedans ma voiture, ça va, rentre à la maison maintenant)  , moi j’ai juste eu  le temps de répondre « ababbab….bleble » et le voilà parti… Donc probablement un mec qui roulait sans assurance (c’est assez fréquent aux Etats-Unis, c’est la crise rappelez-vous !)  et qui  a dû flipper en voyant la voiture de police juste à côté. Bon ben ça fera déjà ça de moins à payer ! Enfin ma voiture de loc est quand même abîmée, c’est pas cool du tout. Je passe donc une bonne soirée à établir une approximation du nombre de jour de régime-patates que je devrais suivre pour rembourser les dégats avant d’avoir quelqu’un de la compagnie de location au téléphone qui me dit « vous inquiétez pas, vous êtes couverte, ça ne vous coûtera rien » - YEEEEEEEEES ! (google traduction : « OUIIIIIIIIII ! »). Je ne sais pas qui est ce monsieur que j’ai eu au téléphone, mais je l’ai aimé d’un amour sincère et profond l’espace de quelques heures !
La semaine de travail intensif (c’est très physique de faire des gâteaux) se termine, le week-end approche et avec lui la perspective de revoir mes amis qui m’ont tant manqué ! Je passe donc le vendredi soir à New-York (la base !) puis rejoins d’autres amis à Philadelphie le lendemain pour célébrer Halloween. A peine le temps de dire « oulàlàc’étaitchouette » et nous voici déjà Dimanche, il est temps pour moi de rentrer. Mais petit problème, il y a un petit ouragan qui menace la région (oui c’est une habitude, et vous pouvez vérifier, ce n’est la saison des ouragans nulle part dans le monde)… Je vérifie donc mes vols, bon, ça a l’air d’aller, je devrais pouvoir partir. J’essaie de m’enregistrer, n’y arrive pas, entre temps je me rends compte que les trains pour retourner à Newark sont : 1- hors de prix, 2 – complets. Je vais donc me faire ramener par un ami… Je vérifie mon vol, essaie de joindre l’aéroport et la compagnie aérienne mais n’y arrive pas (sans blague). Je vérifie mon vol (encore), tout ça, et là, surprise !!! Mon vol était pour le 17 et nous sommes le… 18 ! Donc là, grosse angoisse, je maudis un peu la compagnie de voyage qui n’a pas compris que je voulais partir dimanche pour arriver tôt le matin le lundi, mais croyait que je voulais rentrer tôt le dimanche matin à Paris (nan mais franchement, pourquoi je voudrais faire ça !), et je me mets à appeler la compagnie… qui ne répond toujours pas ! Bref, après plusieurs minutes, je me dis qu’il faut que j’aille à l’aéroport parce que d’une part mon cœur ne va pas tenir le coup pendant longtemps à 347bpm et d’autre part, je n’arriverai jamais à parler à quelqu’un si je ne vais pas sur place, donc go ! Ca paraît simple comme ça mais c’est quand même à 2h de là où j’étais, probablement les 2 heures les plus longues de ma vie après l’attente des résultats des concours et le cours sur la sécurité mondiale à la JAPD (Journée d’Appel à la Préparation pour la Défense).  Pour re-contextualiser : les aéroports doivent fermer pour 2 jours voire plus, donc si je n’ai pas de vol, je reste bloquée pour toute une semaine dans une région menacée par un ouragan, je manque mon travail, et je repaie un billet. Bof, au moins ça fait une histoire à raconter n’est-ce pas ! J’arrive donc à l’aéroport, explique à la nana du guichet que je suis un boulet (en gros) et après 15 minutes de tapotage muet sur PC « c’est bon, vous pouvez aller enregistrer vos bagages ». HAAAAAAAAAAAAALLELUJA !!! Je me dis que ça doit probablement être la femme du monsieur de la compagnie de location de voiture et que je vais ériger une statue à l’effigie de leur couple dans mon salon-chambre, tant pis pour le canapé convertible, je continuerai de dormir parterre.


Enfin me voilà rentrée, saine, sauve et sèche. Enfin pas tout à fait… comme je suis quelqu’un de très empathique, j’ai compati au sort américain et ai eu un dégât des eaux par pur esprit solidaire juste en rentrant chez moi (sans commentaires). Ce fut encore une fois épique, j’ai retrouvé tout ce que j’avais laissé là-bas : un environnement de travail épanouissant, des amis un peu fous et ma poisse avec les aéroports. Et je peux le dire, j’ai hâte d’y retourner !


dimanche 11 septembre 2011

I miss U-SA !

This is a very special article on my blog for all my American friends who can’t read French (and to my French friends who do read English as well and who want to see how good my English is - please don’t judge me - and if I have the same sense of humour in English).

First, I hope you’re all doing really well, wherever you are. I especially wish everybody’s OK in PA, how bad the weather is over there!! I’ve seen some photos, it looks really freaking bad! If you’re looking for a warm (even hot!), dry (some days), fun (of course!) beautiful shelter, I think you should come and visit me in Paris – just saying!

Well I just wanted to thank you all for making my life in the US so amazing. It was such a great experience for me, professionally of course because my internship was awesome, but you made it so much fun and crazy. You’re all very good people, fun, nice, some of you are literally crazy, some others are very old (take it!), but I love you all and you’re all very special to me (are you crying yet?). You really made me do some crazy things (really) and even though I had high expectations before I came, you took it to the next (maybe last) level and it went far beyond anything I could imagine.
I could sum up this 6-month internship with a bunch of David Guetta songs, it would be something between:
- a lot of “the world is mine”,
- so many “sexy chicks”,
- a little bit of “little bad girl” :D
- 100% “the club can’t handle me
- tons of wonderful “memories
- and of course “love(s) don’t let me go” and “missing you” (oooooh, that’s so cute – yes I am cheesy, you didn’t know that?)

And since I love listing things (I do!), here’s a list of things I already miss so much that I can’t wait to come back:
- American hip-hop and music in general (you wanted to know what French music sounds like? Look at this up -> Christophe Mae : on s’attache… I know, it’s hard…)
- My house in PA (my studio looks so damn small compared to it)
- White queso (save an Emma, send me a #10 can… Please, I’ll pay you back I promise!)
- The American smile and mentality (how can French people be cranky every single day?)
- New York City, of course
- Country music
- Jersey Shore (because it makes me feel good about myself)
- The outlets
- The amish people
- The redneck people
- American slang (I know I said I didn’t want to get to swear in English but I couldn’t help… you friends are such a bad influence - bitches)
- The American movies – “crazy stupid love” is being released this week… come on, I saw it a thousand weeks ago!
- Driving in Cali, beautiful state
- Driving to Minneapolis while I’m listening to the radio very very loud (and being pulled over by the cops without getting a ticket)
- American athletic guys
- Calling these guys “douchebags” – I’ll try to export this expression to France, because it’s so full of meaning
- Champagne Showers!! (shake that bottle and make it *POP*)
- American idioms and speaking English in general
- Shot-o’clock alerts
- And probably a hundred thousand other things I can’t think of right now…
There’s a billion things I still want to do there (no, I don’t exaggerate, I never exaggerate). Don’t worry I won’t list them this time, I’ll just come back to do them instead!

On the other hand, I’m back to France, where you can drink (and apparently smoke weeds, I didn’t know that) in the subway and go to clubs at the age of 16 and pee in public places (yes, my way back home yesterday night was fascinating) and eat stinky, moldy cheeses (oh I missed that) with a glass of red wine.
I spent three short but intense days in Lyon with my family, I saw my two adorable nephews.

View from my parents' appartment

Sunset over my beautiful moutains

Downtown Lyon

Then I moved back to Paris because my first day back to school was this past Monday. I know it sounds crazy but I’m sure I would get bored if I didn’t have to run all the time! Now that I’m back on tracks, settled down in my tiny little studio, I could take a walk in Paris and take a few photos. It’s a bit hard to go back to my Parisian student life after such an amazing experience, but I’m doing my best to reconnect with my old life (which was pretty awesome already).

For those who don’t really know what I’m doing (and why the hell did I have to go back to this country where they eat snails and frogs), I’m back to school (engineering school) in Paris for 6 months. I have to do another internship next semester before I graduate and I’m trying to go back to the US, in the area of Philly or maybe Chicago according to the opportunities I’ll have. And if I can’t find an internship, I’ll take classes in bakery and pastry and I’ll open a French bakery/pastry/café in Philly or New York. By the way I’ll have to run a panel test and I’ll need some volunteers to taste my French pastries, anyone? :D

Well this is it for now, maybe I’ll try to give you some news through my blog every once in a while if you’d like, but you have to send me news as well! Please don’t hesitate to tell me what’s going on in your lives, even if it’s only to say “hey, we were at the village yesterday and they played “champagne showers”, we had a blast!” because I want to be informed. Until I come back, I’ll try to train my English with American series and I definitely have to purchase the Chapelle’s show DVD to keep up, otherwise I’ll be lost by the time I come back!

Pont des arts

Opéra Garnier

Place vendôme

Louvres

Please don’t forget the short/silly/dancing/French/rub-it-on-your-titties/not-gay-in-a-threeway/test-driving/short(I know I wrote it twice)/take-it girl too soon, we never know, I may come back someday, and I’ll be crazier than ever (and you’re gonna like it)! And if you ever wonder where you could go for your next vacation, come and visit me in Paris, I’ll be more than happy to show you around, it’s such a beautiful city! And I’ll take care of the food!





Take care, love you guys!

vendredi 24 juin 2011

Mon tailleur est riche

Méthode Assimil 1974 – page 1

Car oui, après des recherches d’archives intenses et poussées, il a été démontré que c’est de là que vient la phrase célébrissime "my tailor is rich" qui n’évoque absolument rien du tout à qui que ce soit ici. (attention, l’histoire qui suit est bourrée d’anachronismes). Il faut dire aussi que la dernière fois qu’un anglo-saxon a utilisé cette phrase, on devait être en 1583, dans un salon mondain de la campagne britannique où un jeune dandy se pavanait dans sa nouvelle tenue sur mesure. Il expliquait alors à son auditoire captivé et sous le charme que ce n’est pas l’allure qui fait le beau-gosse, mais la coupe de sa chemise, parfaitement exécutée par son très talentueux tailleur italien, si talentueux que les hommes de toutes générations demandaient à leur valet de faire la queue pour eux afin d’espérer obtenir un rendez-vous dans l’année. « Yes indeed! My tailor is rich ha ha ha (rire pincé) ». Puis la crise financière a frappé durement le marché de la mode et les traders en tissu ont fait faillite. Ce fut donc la dernière fois que cette phrase fut prononcée. Et à cette époque, les Etats-Unis n’étaient qu’une vulgaire colonie britannique peuplée de 867 bagnards/prostitués/Amish répartis entre 13 Etats ruraux le long de la côte est. Pas de tailleurs là-bas. Voilà pourquoi personne n’a jamais entendu cette phrase ici.

Enfin bref tout ca pour dire qu’il est temps de rédiger une petite bafouille sur la langue de Shake-Spears (je sais pas si elle a pensé à ça mais clairement elle a un filon de boissons amincissantes à exploiter la Britney là).
Pour moi, le langage est l’âme d’un pays (oh c’est profond ça !). Il est la trace de toute une histoire, garde l’empreinte de toutes les racines qui ont forgé une nation pendant des siècles et des siècles (Aaaaaamen). Par ailleurs, il est le reflet constant de la mentalité d’un peuple, de la dynamique d’une communauté (c’est pour cela que je distingue l’anglais de l’américain). Enfin, à l’échelle de l’individu, le langage est l’expression sonore d’une personnalité.
Pour maîtriser une langue étrangère parfaitement, il ne suffit pas de l’apprendre, il faut la comprendre (ouah c’est beau !). Je ne parle pas de comprendre ce qu’une personne nous dit, je parle de comprendre comment la langue fonctionne et comment les personnes qui la parlent l’utilisent. On ne peut pas être totalement bilingue si on ne vit pas la langue. C’est pour cela que le seul moyen de maîtriser une langue étrangère est de vivre dans le pays étranger. Donc voilà, j’aime les Etats-Unis et j’aime les Etats-Uniens, et c’est pour ça que j’aime l’anglais.
Retour au mois de février, ma fraîche arrivée. Mentalité « Bwahaha ! Trop easy ! je masterize l’anglais beaucoup trop well ! » tout en sachant évidemment qu’il me faudrait un peu de temps pour m’y faire parce que je ne me considérais pas non plus comme bilingue et que ça faisait des mois que je n’avais pas parlé anglais.
Bon alors évidemment, j’ai été calmée assez rapidement puisque même si je comprenais plutôt pas mal, je ne comprenais pas tout non plus. Du coup, après un simple entretien informel avec quelqu’un au travail, subsiste l’étrange sentiment de : et si jamais j’avais raté une information importante à ce moment là quand j’ai compris « let’s the palty frot and again » ? Bon mais depuis ça s’est arrangé, je reformule quand je suis pas sûre d’avoir bien compris et je ne rate pas trop d’info donc je ne dois plus avoir l’air trop débile.
Ce qui est galère avec « l’américain », c’est que c’est une langue :
- très très idiomatique
- avec beaucoup de jargon, de « slang »
- qui est très « sur mesure » (les gens peuvent inventer des mots, des verbes, quand ca les arrange)
Je suis contente de pouvoir dire maintenant que je suis à l’aise avec la plupart de ses aspects et que je les comprends plutôt bien (mais bon j’apprends des mots tous les jours). Je comprends pas mal les paroles des chansons (ça m’économise un temps fou en recherches de paroles sur internet ! je peux apprendre mes chansons par cœur en conduisant maintenant ! je serai super au point sur tous les tubes à la rentrée ! youpi !) et la radio en général. Je comprends les infos formelles mais aussi l’humour et les jeux de mots de mieux en mieux. Ma fierté ultime étant de parvenir à comprendre le Dr Cox dans Scrubs, oui oui !
L’écrit aussi était un challenge. Avant de partir, il me fallait environ une bonne demi-heure pour envoyer un mail de 5 lignes. A mon arrivée, l’unité de mesure de mon niveau écrit d’anglais était le nombre-de-minutes-avant-de-googliser-collins. Depuis je vais beaucoup plus vite, déjà parce que j’ai progressé (quand même) et puis je me suis un peu détendue : même les américains font des fautes d’orthographe en anglais !
Maintenant, pour ce qui est de l’oral, c’est une toute autre histoire… Je pense sincèrement que mon accent n’a pas du tout progressé (est-ce que passé un certain âge on garde le même accent pour toujours ?). Au tout début, je me sentais profondément débile à ne pas pouvoir aligner trois mots dans une conversation courante. Parce que oui, on a apprend à faire une présentation sur les conséquences socio-économiques de la guerre en Irak mise en parallèle avec la guerre du Vietnam, mais on n’apprend pas à parler de son quotidien… Je savais dire « édulcorant » mais pas « courgette ». Et honnêtement je trouve que ça n’a pas beaucoup changé. Les mots ne viennent pas spontanément, les conjugaisons non plus. Je me sens incroyablement muette, désarçonnée et avec le vocabulaire d’un enfant de 2 ans. Ce qui fait que je ne parle pas beaucoup (si si, je vous jure), mais bon du coup j’écoute et j’observe plus aussi, ce qui est intéressant mais pas idéal. C’est réellement parfois une souffrance de ne pas pouvoir m’exprimer, il m’arrive de commencer une phrase puis de dire « ouai non laisse tomber je sais pas comment on dit ca en anglais ». Le plus frustrant pour moi est de ne pas pouvoir faire d’humour. Je n’ose déjà pas vraiment utiliser les expressions idiomatiques et le « slang » parce que j’ai peur de me planter ou de ne pas les utiliser à propos (parce que « make » veut dire faire, « make up » veut dire se maquiller ou se réconcilier, mais attention, « make out » veut dire chopper…). Et je ne suis à l’évidence pas assez à l’aise pour faire des jeux de mots ou utiliser des termes avec subtilités plutôt qu’un autre pour faire un effet de style recherché (et drôle). Et puis l’humour de base américain n’est pas tout à fait le même qu’en France donc on passe facilement pour un crétin quand on essaie de dire un truc de manière drôle.
Tout ça pour dire que je me sens un peu schizophrène, partagée entre l’envie de dire quelque chose et l’incapacité de savoir comment l’exprimer de la manière exacte que j’utilise en France et à laquelle j’ai du mal à renoncer. J’essaie malgré tout de garder l’œil vif et le regard intelligent pour ne pas passer pour une parfaite abrutie en société. Et du coup je dois sûrement donner une impression très différente de celle que je donne en France (parce que je sais pas si vous avez remarqué mais en vrai je suis plutôt assez bavarde, oui oui). D’où ma question : devient-on une autre personne quand on est dans un pays étranger ? (vous avez 4h…)

lundi 13 juin 2011

La Californie, c’est joli

Voici venu le temps du traditionnel article pré-départ-écrit-depuis-ma-chambre-d’hotel-avec-piscine(non utilisée)-et-lit-king-size. Vous vous direz «Eh ca fait pas deux semaines qu’elle est arrivée en Californie la naine ? ». Ben oui mais non! J’ai passé 5 super semaines en Californie au cours desquelles j’ai parcouru 2500 miles au volant de ma mazda 3, soit environ 4000km. Oui oui ! 4000 km (et non, ce ne sont pas mes origine sudistes qui s’expriment par l’intermédiaire de mon clavier AZERTY – j’arrive quand même à faire une faute de frappe à ce mot… cela démontre un réel problème de coordination digitale je pense)! du nord au sud, de l’est à l’ouest puis re-à l’est, j’ai bravé les éléments, la fatigue, la patrouille d’autoroute, pour essayer de découvrir tout ce que ce magnifique état à offrir comme paysages et merveilles. Parce que non ! La Californie ce n’est pas seulement Los Angeles et ses studios de production, ce n’est pas que San Francisco et ses collines, ni même des centaines d’hectares de vigne où travaillent des immigré mexicains clandestins saisonniers. Non non ! La Californie c’est un immense état coincé entre l’océan pacifique et la Sierra Nevada et qui s’étend sur des milliers (bon peut-être pas mille milliers mais quelques milliers quoi) de kilomètres du Nord au Sud. En Californie, il peut neiger au début du mois de Juin comme il peut faire 30° en Mai. Il m’aurait fallu des semaine entières de vacances pour faire tout ce que je voudrais faire maintenant mais bon, plus tard… une autre fois peut-être.
En résumé, j’ai fait pratiquement tout ce que j’avais l’intention de faire ici avant mon arrivée et même un peu plus (puisque San Diego n’était pas sur ma liste). Voici donc un petit roman-photo (bon pas stricto sensus mais bon on va pas chipoter) de mes trépidantes péripéllades (péripéties/ballades) :

SEQUOIA : A une heure et des miettes de chez moi. Mon penchant naturel pour les records et les trucs "les plus..." m'ont évidemment trainée par les cheveux jusqu'à ce parc naturel que je ne pouvais pas ne pas visiter


C'est pas si grand que ça un Sequoia finalement, un pouce tout au plus... (oui la traditionnelle blague de la perspective, ma préférée)

Je confirme : la perspective jouait bien en ma faveur (ou alors j'ai un très gros pouce)

J'aurais bien fait une petite animation "avant-après" pour que ce soit plus intéractif mais bon à défaut vous n'aurez que le "après". Tout ca pour montrer que c'est gros, un séquoia. A noter, sur la pointe des pieds-les bras levés pour conserver une échelle humaine moyenne (pour cause de "sujet atteint d'une forme quelconque de nanisme")

Ah! Celui là il commence à être plutôt pas mal pas mal

M'en fous, même pas impressionnée! Toute manière c'est toujours moi la plus petite

Du haut de Moro Rock, une vue imprenable (et très dégagée n'est-ce pas) sur la vallée et la Sierra Nevada

Et les gagnants sont :
-> dans la catégorie "arbre avec le plus gros diamètre connu à ce jour dans le monde" (merci les blagueurs de m'épargner vos commentaires douteux) avec
- une hauteur de 81.5m
- une circonférence à la base de 32.8m
- un diamètre à 1.4m de hauteur de 8.8 m
Le grand là à gauche! "General Grant"

-> dans la catégorie, "arbre le plus gros tout courts connu à ce jour dans le monde" avec :
- une hauteur de 83.8 m
- une circonférence de 31.3 m
- un volume estimé à 1487 m3 soit beaucoup de piscines olympiques ou de tables de salon
Le gros là au fond! "Colonel Sherman"
NB : les sujets sont à taille humaines, ceux-là.


OCEANO : petite ville balnéaire sur la côte pacifique (avec un nom comme ça, il est évident qu'il ne s'agit pas d'une station de ski). Mon premier contact (oculaire, le physique viendra plus tard) avec l'océan pacifique.



Un peu de philosphie


Un joli levé de soleil sur ces collines que j'aime tant. Oui! je prends des photos en conduisant, ca fait passer le temps. Et oui! c'est dangereux...

YOSEMITE PARK (sous le soleil): Lieu légendaire s'il en est. Il fallait quand même que j'y retourne, j'ai donc décidé de me payer le luxe d'aller voir le coucher du soleil sur le parc. Et ben c'est plutôt joli! J'ai même marché un peu (2h) sur une partie d'un chemin de rando (et le dénivelé, j'aime ça!). Ca valait le coup de rouler 3h (aller -puis 3h retour). Bon à savoir : manger aide à rester éveillé mais tache les vêtements...

La vallée et le célèbre half-dome (qui porte bien son nom) à droite


Moi! histoire de dire "j'y étais!" (fais gaffe il y a un half-dome derrière toi.)


coucher de soleil sur le half-dome (oui encore lui)

couché de soleil tout court. See ya soon cali!

mardi 7 juin 2011

Chantons, dansons, conduisons sous la pluie

Cette ville aurait du être la ville de mes rêves : une ville pleine de culture, de charme et de raffinement. Une merveille où se mêlent collines et embruns dans la baie enjambée par le très fameux Golden Gate bridge.

Une atmosphère au croisement entre la bonne humeur Californienne et l’émulation d’une grande ville.
Légère mais pas futile, intellectuelle sans être ennuyeuse, divertissante sans trop de snobisme, riche sans sombrer dans l’ostentatoire, grandiose et pourtant incroyablement humaine. Voilà ce qu’aurait du être San Francisco : la ville dans laquelle j’aurais tenu un petit commerce d’épicerie fine française, épousé un merveilleux américain plein d’esprit, d’attention et de muscles et vécu une vie saine à la fois paisible et enivrante.




J’y aurais fait fortune en détenant le monopole de saucisson et mes weekends auraient consisté à assister à des dégustations de vins (rouges, blancs, rosés, coca-colatisés) en regardant le soleil se coucher derrière l’une des je-sais-pas-combien de collines qui embrassent la ville et ma principale préoccupation aurait été « qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger ce soir ? ».

J’y aurais perdu 5 kg, 4cm de tour de fesses et 90% de ma cellulite en arpentant les rues sinueuses qui auraient séparé mon échoppe de ma jolie maison dans North Beach. J’y aurais organisé des grosses fêtes sur mon rooftop avec vue sur la Coit Tower en compagnie de mes voisins artistes homosexuels et de mes amis universitaires.


Et puis on serait tous aller passer notre gueule de bois le dimanche autour d’un brunch avec bottomless mimosa sur Washington Square avant d’aller chanter des chansons autour d’un feu de bois sur la plage de la marina.

Mais non, à la place, il a fait un temps de #@&%*$, j’ai passé des heures et des heures à conduire sous la pluie dans tout le nord de la Californie et j’ai failli : mourir/me faire arrêter/tomber malade. Car oui ! il semblerait que dès que copain Seb et moi décidons de faire un weekend quelque part aux Etats-Unis (et ce indépendamment de l’endroit ou de la période de l’année), la théorie du chaos s’organise soudainement pour que du désordre entropique météorologique émerge une très systématique pluie diluvienne. Donc au final, après 4h de trajet pour rejoindre le paradis (oui c’est le nouveau surnom de Seb), et ben c’était parti pour une soirée de folaille ! Enooooorme dodo party à partir de 23h pour être en grosse forme le lendemain. Destination : le légendaire Yosemite Park. On ajoute au compteur 4h de route (sous la pluie) pour arriver dans le plus ancien parc national du monde (sous la pluie) et passer quelques heures dans ce lieu légendaire (sous la pluie).
Petit bilan chiffré :
- 100% d’humidité
- 3% de visibilité
- 12 minutes de randonnée
- 0$ à l’entrée (vive le passe annuel !)
- 5,60$/gal d’essence juste avant le parc (rackeeeeeeeet !) mais
- 150% d’anticipation donc on s’en fout (on a la lose, certes, mais on n’est pas des brêles non plus)
- 95% de chances pour que Seb meurt d’une pneumonie dans la semaine
- 80 ans qu’on n’avait pas vu un temps aussi pourri dans la région au mois de juin
- 1000 raisons de ne plus jamais faire un weekend avec Seb…



Heureusement il en faut plus que ça pour m’abattre ! Car oui méchant destin, tu peux entraver la route de mes voyages par tous les losers/intemperies/contre-temps que la loi de Murphy autorise, rien n’entravera ma soif de découverte et d’aventures HAHAHA (rire diabolique) !

Petit réconfort après les 4h de trajet retour (sous la pluie) vers SF, nous avons pu nous extasier devant quelques scènes auxquelles un ciel parfaitement clair et une journée ensoleillée ne permettent pas d’assister.



Lendemain, Seb s’en va… chouette ! Il va peut-être enfin faire beau ! et effectivement, malgré la journée d’averses unanimement annoncée par toutes les stations météo googlisées du web, et bien il n’a pas plu ! Du coup, visite de San Francisco au sec ! Et San Francisco c’est chouette (un peu comme je l’ai décrit au-dessus). Cependant (et là je sais que je mets ma vie en jeu, préparez-vous a me lancer des cailloux fervents défenseurs de SF) et bien j’ai préféré New York City (je prépare de ce pas ma demande d’asile auprès du consulat américain) ! Certainement parce qu’il ne faisait pas super beau, parce que j’étais fatiguée et que je n’y ai passé qu’une journée mais le fait est que San Francisco n’a pas ravi mon cœur…

C’est tout de même les yeux pleins de belles images (et les jambes pleines de courbatures en puissance) que j’ai repris la route (sous la pluie) pour parcourir les dernières 4h30 (…) qui me séparent de la fin de mon weekend. Je tiens à adresser là une mention d’honneur spéciale à Toyota qui conçoit des voitures à la tenue de route impeccable. Car oui ! malgré mon amour pour les sports en tout genre, j’ai pas trop kiffé de surfer sur la 99 et donner par la même toutes ces lettres de noblesse au mot « aquaplaning »… et je ne pense pas que tout le monde puisse en dire autant de sa voiture (à moins que dimanche dernier n’ait été un « bande-d’arrêt-d’urgence Sunday »).

Conclusion : vivement le Wisconsin, il y aura peut-être du soleil là-bas, haha (rire jaune)!

Le reste des photos ici : https://picasaweb.google.com/106599968539865551074/SanFrancisco#

samedi 14 mai 2011

Mieux vaut un grand chez soi avec piscine et salle de sport qu’un petit chez les autres

Ben oui c’est comme ça ! Dans la vie, il y a certaines choses qui sont injustes ! De la même manière qu’on meurt de malnutrition au Soudan alors qu’on jette 50% de nourriture fraiche dans les arrière-cours des restaurants new-yorkais, et ben certains dorment sur une natte en papier crépon dans une maison en boue et étrons de lama dans la cordillère des Andes par 3°C pendant que moi j’ai une maison à deux chambres dans une propriété avec piscine et salle de fitness en Californie…

La cuisine - salle à manger

Le salon

Le couloir qui donne sur la première salle de bain et les deux chambres

la chambre de l'immigré clandestin mexicain qui fait mon ménage

La suite nuptiale parentale présidentielle

La piscine (non non, je ne mentais pas, je ne mens jamais, d'ailleurs je ne sais pas mentir)

La salle de sport

Bon alors forcément il y a un revers au quarter dollar :
- qui dit piscine, dit pas de couverts et pas de vaisselle !
- qui dit salle de sport, dit pas de voiture !
- qui dit Californie, dit pas de télé et pas d’internet !
Aucun rapport me direz-vous … et bien moi je pense que c’est le Yin du Yang qui permet d’équilibrer mon karma (et de garder mes chakras bien ouverts surtout) et de m’éviter de me retrouver locataire d’un studio « Quechua 2’’ » avec toilettes sur le pallier au bord de l’A83 dans dix ans parce que « la chance tourne ». L’avantage c’est que si je ne peux pas manger et que j’ai accès à une salle de sport et à une piscine, je devrais avoir un corps de déesse dans un mois !
Enfin bon tout cela devrait s’arranger au fur et à mesure et j’espère être pleinement équipée et pourrie gâtée d’ici une semaine. Ainsi, lorsque j’aurai ma voiture, mes couteaux/fourchettes/casseroles/serviette de toilette ainsi que le combiné câble/internet grâce AT&T (plus grand réseau 4G des USA rappelons-le, qui m’a aussi fait découvrir, aimer et devenir dépendante aux SMS illimités), là je serai prête à essayer de me construire une nouvelle vie sociale (c’est-à-dire écumer les bars dans une tenue affriolante à une heure ou les gens ont déjà trop bu pour faire la distinction entre une chaise et une personne du sexe opposé. On sait jamais, sur un malentendu…). Et puis si je ne parviens pas à me faire une vie sociale et bien qu’à cela ne tienne ! Je passerai mon temps à :
1 - Ecrire des articles sur mon blog telle une adolescente complexée pré-nubile adepte des jeux de rôle et fan de Tokyo Hotel (et là ma famille répondrait « ouai enfin t’étais une ado complexée pré-pubère adepte du Seigneur des Anneaux et fan d’Evanescence… », c’est pas sympa de sortir les dossiers !)
2- Envoyer des mails de promo (non je plaisante)
3- Ou même à commencer mon rapport de stage. Non là aussi je plaisante, il faut que j’en garde un peu pour le Wisconsin, haha ! *rire jaune*
4 - Organiser mes (trop peu nombreux) weekends. En effet, derrière un premier abord «bled paumé au milieu de nulle part alors qu’on pensait même pas que c’était possible en Californie», Visalia occupe en fait une place stratégique, pour peu qu’on veuille bien faire l’effort de monter dans sa voiture (oui la vie est parfois difficile et jonchée d’épreuves). J’ai donc l’intention d’aller à :
- San Fransisco parce que c’est joli et que c’est là qu’on été tournés Charmed et X-Men je sais pas combien
- Los Angeles pour faire la grosse teuf et étrenner les bobines de la côte ouest
- Séquoia Park parce que c’est juste à côté et que c’est joli un séquoia
- Yosemite Park parce que c’est pas très loin et que c’est la classe
- Las Vegas peut-être étant donné que le très modeste aéroport de Visalia propose des vols directs pour la capitale mondiale de la police scientifique (entre autres).

Voilà en gros ce qu’il en est de ma vie pour les cinq prochaines semaines… La Pennsylvanie me manque un peu quand même, je subis un peu le contrecoup de tout le temps que j’ai passé à profiter de mes amis avant de partir, ce qui m’offre tout de même le luxe de me reposer!

PS : Pour mon anniversaire, envoyer billets d’avions, chèques cadeaux Bébé (ou Victoria's Secret) ou autres numéros de téléphone de copains beaux, drôles, sportifs et célibataires (ou discrets) à l’adresse suivante :
Emmanuelle GERIN
206 E. Cameron Ave, Apt D
Visalia, CA 93277
USA
PPS : ben non il n’y a rien qui me vient là...